Irrégularités
Mais aurions-nous un peu trop rêvé ? Selon beaucoup d’observateurs, le fichier électoral n’était pas encore affiché. L’UE (Union européenne) aurait abandonné sa décision d’être observateur de l’élection en 2023. Plusieurs coups d’alarme pour des irrégularités sur des cartes de lecteurs, des lieux de votes, des centres de votes non enregistrés, l’absence du recensement, le manque de temps, de moyens et de matériels que déplore la CENI.
Une situation qui met le doute et l’incertitude sur la capacité et la volonté du pouvoir en place d’organiser les élections. À cet effet, l’opposition dans son ensemble accuse la CENI de préparer la tricherie en faveur de Félix Antoine Tshisekedi l’actuel président et de son côté, le pouvoir accuse les opposants de chercher des raisons diverses pour contester les résultats des élections quand ils seront proclamés. Une comédie insupportable et innommable qui se déroule devant les yeux ébahis du peuple congolais perdant, quelle que soit l’issue des élections.
Mais les Congolaises et les Congolais n’ont pas baissé les bras, ils ont d’ores et déjà montré le chemin qu’ils voulaient suivre en ce qui concerne les élections de 2023 : ce que l’ensemble des opposants se mettent ensemble et choisissent un candidat commun de l’opposition qui sera le champion du peuple face à Félix Antoine Tshisekedi. Les trois têtes d’affiche de l’opposition sont bien connues : Nous pouvons commencer par Martin Fayulu, le candidat malheureux que beaucoup considèrent comme le véritable président élu de 2018, il est aussi vu comme l’authentique opposant au clan Fatshi et Kabila.
Lui qui après les élections de 2018 n’a pas cédé sur son discours de dire qu’il était le « président élu » dans des meetings et différents rassemblements. Sa cohérence et sa ténacité font que cinq ans après, le peuple continue de clamer son nom.
Dr. Denis Mukwege, le prix Nobel de la paix de 2018, sa distinction brille par son combat contre les atrocités perpétrées à l’est du pays sur la population et surtout par son implication à opérer.
Étant médecin, il aide les femmes violées de ces régions de Beni et de Goma. À la tête d’une fondation appelée « Panzi » une structure qui s’occupe des femmes victimes des violences sexuelles et les accompagne pour les réintégrer dans la société. Candidat aujourd’hui aux élections présidentielles, « l’homme qui répare les femmes » de son surnom, le Dr Denis Mukwege souhaite réparer le Congo de sa maladie qui le gangrène.
Moise Katumbi Chapwe, l’ex-gouverneur du Katanga, président de l’équipe de football Mazembe, et aussi président du parti d’Ensemble pour la République. L’homme d’affaire possède un carnet d’adresse très garni et semble être inarrêtable, car pour l’année 2018, le clan Kabila avait tout fait pour le mettre en dehors du processus électoral.
Déception
Le peuple n’a pas eu gain de cause, car la surprise n’était pas au rendez-vous ! Hélas, l’opposition n’a pas pu se mettre ensemble à croire que personne n’est prêt à se surpasser et à regarder le bien commun. Nous attendons avec suspens les résultats des élections comme le Messie, sachant que partout dans le pays les voies se sont levées pour dénoncer la manière dont les votes vont se dérouler. Mais beaucoup disent déjà que la CENI n’a pas eu autre chose à faire que de préparer la proclamation de Fatshi, donc Félix Antoine Tshilombo Tshisekedi.
Nous avons eu à évoquer le défi de la démocratie et soulignons aussi qu’elle est un couteau à double tranchant. Car parfois elle nous sert, mais très souvent elle nous blesse. Plus que la démocratie, le continent a fortement besoin des hommes dignes, forts, honnêtes, qui aiment profondément leur pays, pour les institutions fortes et structurantes.
Les hommes qui mettent leur besoin de s’enrichir dans la politique de côté semblent être une denrée rare au Congo. Cela, malgré le nombre incalculable des églises et des croyants. Cette parole des écritures serait-elle appropriée : « Ce peuple m’honore des lèvres, mais son coeur est loin de moi ». Un pays où tous les puissants du monde semblent se retourner sur lui et où tous les enjeux de la planète semblent se jouer, il est plus que nécessaire que ce peuple prenne conscience et que ses leaders prennent leur responsabilité, car face à l’histoire, aux pages glorieuses du futur à écrire, le Congo n’a plus le droit à l’heure.